TIZI OUZOU/PARIS — Au printemps 2025, Léna et Jerry, un couple de youtubeurs français suivis par plus de 174 000 abonnés, arrivent en Kabylie après avoir visité le Sahara algérien et Alger antérieurement. Leur chaîne, dédiée aux rencontres humaines à travers le monde, a déjà documenté 45 pays. Ils ne le savent pas encore, mais leur voyage en Kabylie s’achèvera brutalement : deux arrestations, 48 heures de détention, une expulsion forcée. Leur crime ? Avoir documenté leur rencontre avec le peuple kabyle.
Cette affaire, survenue avant la déclaration d’indépendance de la Kabylie du 14 décembre 2025 et la vague de stigmatisation qui a suivi, révèle le visage de la tyrannie algérienne.
”Le paradis existe, il s’appelle Kabylie”
À Béjaïa, première étape kabyle du couple, l’accueil est immédiat. Entre le Cap Carbon et le Pic des Singes, les invitations se multiplient. Une famille les accueille pour un repas traditionnel. “Quand il y a un invité, c’est la personne la plus principale de la maison”, leur explique-t-on.
Après une douzaine de jours, ils atterrissent à Sahel, premier village de montagne. Léna fond en larmes. En quelques heures, le couple est pris en charge par un groupe de femmes kabyles qui sont à la fois footballeuses, chanteuses, maçonnes et agricultrices. “On fait tout”, résument-elles simplement. Ces femmes donnent des concerts un peu partout, jouent au football contre des équipes universitaires.
Le village abrite une diversité religieuse comme tous les villages de Kabylie. Chrétiens, musulmans pratiquants et non-pratiquants cohabitent en paix, incarnant cette tolérance millénaire qui caractérise la société kabyle.
Au moment du départ, les adieux sont déchirants. “Jamais vécu quelque chose d’aussi intense en 45 pays”, témoignera Jeremy. “Le paradis existe, il s’appelle Kabylie”, ajoute Léna, en larmes.
À Tiferdoud, deuxième village, le couple découvre la Tajmaɛt, cette assemblée villageoise millénaire. “L’une des plus anciennes formes de démocratie au monde”, leur explique-t-on. Quinze personnes élues gèrent le village de manière bénévole. Tous les habitants peuvent participer aux réunions mensuelles.
Partout, le tifinagh orne les murs, le calendrier berbère (année 2975) est revendiqué, et l’identité kabyle s’affiche sans complexe. “Je suis kabyle, je ne suis jamais un arabe”, déclare fièrement un habitant. “Pour moi, c’est le cœur du monde”.
”Ce qu’on ne sait pas, c’est qu’à ce moment-là, on est déjà surveillé”
Mais derrière cette hospitalité, une ombre plane. À Sahel déjà, le chef du village demande leurs documents “pour les autorités”. À chaque rencontre, la même question revient : “Vous êtes voyageurs ou journalistes ?”
“Avec l’Afghanistan, c’est le seul pays où on nous a autant posé cette question”, observe Jeremy. Le couple n’y prête pas attention. Ils ignorent qu’à ce moment précis, ils sont déjà sous surveillance.
À Ath Yenni, dernière escale, les signes deviennent plus clairs. Le gardien de la guest house où ils logent se montre distant. Un homme sur la terrasse les fixe pendant 10 à 15 secondes sans les saluer. “Tu peux tout imaginer après en regardant les images une deuxième fois”, commentera Jeremy dans sa vidéo finale.
Ce qu’ils apprendront plus tard est glaçant : le gardien avait été contacté par les autorités avant même leur arrivée. “Attention, il y a deux youtubeurs qui risquent de venir toquer à la porte de votre auberge. Si c’est le cas, vous nous appelez.”
La surveillance n’a jamais cessé. Durant leur interrogatoire, les policiers “ont sorti des détails improbables” sur leurs déplacements. Au commissariat de Tizi Ouzou, Jeremy reconnaîtra un homme : celui qui, à Sahel, leur avait gentiment offert une bouteille d’huile d’olive et présenté sa maison. “Il n’est pas surpris de me voir”, constate amèrement Jeremy.
Première arrestation : Quinze hommes pour un couple de touristes
Le lendemain après leur nuit à Ait Yenni, alors qu’ils descendent de leur guest house pour filmer le coucher de soleil, quinze hommes en civil les interceptent. Aucun uniforme, aucune identification. “Vous allez nous suivre.”
Quand le couple exige de voir leurs cartes professionnelles, les hommes s’énervent, deviennent “vraiment agressifs”. Ils demandent à séparer Léna et Jeremy dans des voitures différentes. “Il y avait que des hommes, c’était hors de question”, raconte Léna. “Ils ont compris qu’il fallait nous taper dessus pour que ça soit possible. Ce n’est pas ce qu’ils ont voulu à ce moment-là.”
Après avoir annoncé les emmener à Tizi Ouzou (2h de route), puis prétendu que ce serait “juste 15 minutes”, l’escorte les conduit effectivement à Tizi Ouzou. La nuit est tombée quand ils arrivent devant un bâtiment aux hauts murs surmontés de barbelés. “On n’est pas sur une entrée officielle d’un bâtiment officiel”, note Jeremy.
Huit heures d’interrogatoire
L’interrogatoire dure huit heures. Les mêmes questions sont posées trois fois : d’abord à l’oral, puis retranscrites sur un carnet, puis tapées sur ordinateur. À chaque fois, traduction, relecture, confirmation. Des erreurs sont détectées. Tout recommence. “Mot par mot”, raconte Léna, épuisée.
Les questions portent sur leur famille, leur religion, leurs relations avec des Kabyles. “En 8 heures, on a fait le tour de nos vies”, résume Jeremy. Leur matériel est examiné. “On a senti une pointe de déception. Il y avait rien”, observe-t-il.
Dans les couloirs, ils entendent des bribes de conversation. Un homme dit à l’interprète : “Ils sont venus en Algérie avec un visa touristique mais c’est des journalistes. Ils font des vidéos en Afghanistan.”
L’humiliation : La fouille corporelle
En plein interrogatoire, une policière arrive. Tous les hommes sortent de la pièce. Léna s’attend à une fouille classique, “comme à l’aéroport”.
“Non, non, faut retirer le t-shirt, le pantalon”, lui ordonne la policière. “Je me suis retrouvée en sous-vêtement”, témoigne Léna, la voix encore tremblante des mois plus tard. “Aujourd’hui encore, ça me choque d’avoir vécu ce truc là.”
L’angoisse la saisit : y avait-il des caméras de surveillance dans la pièce ? Un téléphone caché en mode vidéo ? “Juste le fait de m’imaginer ça, ça me dérange énormément.”
Le plus troublant : Jeremy, lui, n’a jamais été fouillé. “Plus tard, on s’est rendu compte qu’il y avait un souci”, constate le couple.
Après huit heures, on leur annonce enfin : “C’est bon, on vous ramène à l’auberge.” Peuvent-ils reprendre leur voyage, leurs vidéos ? “C’est bon”, répète-t-on, sans plus d’explications. Sur la route du retour, le jeune policier tente la conversation : “Je voulais être copain avec vous. Pourquoi vous vous énervez ?”
De retour à la guest house, le gardien leur révèle avoir été contacté avant leur arrivée. “C’est fou d’imaginer qu’on était sous surveillance depuis des jours, des semaines”, réalise Jeremy.
Deuxième arrestation : “Un mec est rentré violemment”
Le lendemain, après le déjeuner, le couple se repose dans sa chambre. Des coups à la porte. “Le cœur, il bat très fort”, raconte Léna.
“Un mec est rentré dans la chambre violemment qui m’a arraché le téléphone des mains” alors qu’elle tentait d’appeler sa famille. “Là, j’ai compris : OK, ça rigole pas.”
“Vous prenez toutes vos affaires, vous nous suivez.” Cette fois, pas de mensonge sur la destination. Direction : Tizi Ouzou, avec toutes leurs affaires. Dans la voiture, pendant deux heures, “on n’a pas décroché un mot”, se souvient Jeremy.
Sept heures sur des chaises
Au commissariat, zone “réservée aux touristes”, tout leur matériel électronique est confisqué : ordinateurs, téléphones, caméras. Quasi aucune question. Juste l’attente. “Sept heures sur des chaises”, précise Léna.
C’est là que Jeremy reconnaît l’homme à l’huile d’olive de Sahel. “Il n’est pas surpris de me voir.”
Quand le couple demande ce qui va se passer, un garde répond : “Bah écoutez, vous aviez qu’à pas faire de conneries.” À ce moment-là, ils ne savent toujours pas de quoi ils sont accusés.
48 heures d’enfermement à l’hôtel
Le soir, une femme policier annonce : “Vous allez passer la nuit à l’hôtel.” Elle appelle devant eux : “Préparez une chambre pour eux.”
L’escorte les conduit à une auberge. Au pied du bâtiment : quinze à vingt gardes du corps. “Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’impression que c’est un film”, décrit Jeremy.
La chambre “préparée” a été vidée de tout : cadres, cintres, rideaux retirés. “Il n’y a plus que deux lits, une armoire et une salle de bain dégueulasse.” Pas de téléphone. La fenêtre donne sur des gardes postés en bas. Des gardes dans le couloir. Porte fermée à clé. “On ne peut pas sortir. On est littéralement encerclés.”
“C’est une garde à vue à l’hôtel”, résume Léna. Ils sont seuls dans l’établissement vide. Aucun contact possible avec l’extérieur. Leurs familles en France ne savent rien.
”J’ai la peur de ma vie”
Les heures passent. “C’est horrible parce que là-dedans, ça cogite”, confie Léna. “Tu imagines tout. Ça y est, on n’a plus de liberté, on va aller en prison.”
Elle pense à ce youtubeur emprisonné deux ans et demi en Iran. “C’est horrible. Et ça te passe par la tête forcément.”
Le lendemain, attente jusqu’à midi sans qu’on leur propose à manger. Il faut demander. “Bah, fallait nous le dire.”
Les chefs de la police des touristes viennent annoncer : “C’est un peu plus long que prévu. Vous allez devoir passer une nuit supplémentaire.” Voyant Léna en larmes, l’un d’eux demande : “Mais pourquoi tu pleures ?”
“Mais je suis enfermée, surveillée par une vingtaine de personnes, dans un pays qui n’est pas le mien”, répond-elle, incrédule. “J’ai la peur de ma vie en fait.”
La deuxième nuit est pire encore. “J’ai même pas envie de me réveiller. Je suis en boule dans mon lit sous la couette. Je suis trop mal”, témoigne Léna. “Tu perds espoir vraiment.”
L’expulsion : “Vous rentrez en France”
Le troisième jour, une voiture de police arrive. “Ça se trouve, c’est maintenant, on va devant un juge, on va en prison”, pense Léna. Au commissariat, nouvel interrogatoire, cette fois sur leurs passages à l’aéroport. Comment personne n’a rien dit sur leur matériel ?
“Écoutez, réellement, à l’aéroport on a dû vider nos sacs. Les douaniers nous ont demandé si on était influenceur, youtubeur. On a dit oui. Ils nous ont dit : très bien, bon voyage.”
C’était leur quatrième passage avec le même matériel. “Ils avaient du mal à nous croire”, note Jeremy.
Après avoir visionné pendant des heures l’ensemble de leurs enregistrements vidéo, une femme policière finit par annoncer : “C’est bon, vous allez retourner dans votre pays. On va vous prendre un billet d’avion, vous rentrez en France.”
Léna et Jeremy échangent un regard, “une lueur d’espoir”. Mais “tu n’as plus envie d’y croire. On nous a trop menti.”
Documents en arabe, signature forcée
Un nouveau procès-verbal est rédigé. En arabe. Sans interprète cette fois. “On a signé un document, on a aucune idée de ce qu’il y a dessus”, avoue Jeremy. Menace : “Vous signez parce que sinon vous loupez votre avion.”
Photos anthropométriques. Prises d’empreintes digitales. Fichage. “Pour je ne sais pas quelle raison.”
Escorte jusqu’à l’embarquement
Une visite médicale obligatoire précède le départ. Objectif : prouver qu’ils n’ont pas été frappés. La tension de Léna est si élevée que l’infirmière “regarde bizarrement”. “À combien elle est, la tension, quand tu crois que tu vas aller en prison ?”
Direction l’aéroport. Trois voitures. Léna et Jeremy séparés dans des véhicules différents. “C’est peut-être la dernière fois que nos regards se croisent avant un long moment”, pense Jeremy, qui se retourne toutes les dix minutes pour vérifier que Léna suit toujours.
À l’aéroport, escorte de quatre à cinq policiers avec brassards “BRI”. Passage par le portique diplomatique “devant tout le monde”. Surveillance jusqu’à l’embarquement.
Dernière demande des autorités : “Donnez une belle image de l’Algérie, s’il vous plaît. Faites des belles vidéos.”
Le prétexte qui ne tient pas
Le motif officiel de leur expulsion ? “Matériel trop professionnel” pour un visa touristique. “C’était plus apparenté à une forme de journalisme”, leur a-t-on expliqué.
Or, le couple a traversé quatre fois les contrôles d’aéroports algériens avec le même matériel : Paris-Alger, Alger-Djanet (Sahara), Djanet-Alger, Alger-Paris, puis Paris-Alger pour la Kabylie. À chaque fois, caméras au cou, micro visible, sacs remplis d’équipement.
À chaque fois, les douaniers ont demandé : “Vous êtes influenceur, youtubeur ?” Réponse : “Oui.” Réaction : “Très bien, bon voyage.”
D’autres youtubeurs ont filmé en Kabylie avant eux sans problème. “On n’a rien caché”, insiste Jeremy.
Le vrai motif ? “Je pense que le vrai sujet, c’est qu’ils ont eu peur qu’on fasse des reportages à charge”, analyse-t-il. Dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, le régime pratique une “paranoïa” préventive.
Mais un élément rend cette affaire encore plus significative : elle se déroule au printemps 2025, soit avant la déclaration d’indépendance de la Kabylie (14 décembre 2025).
La surveillance et la répression étaient déjà en place. Pour le régime algérien, la Kabylie est déjà, à cette époque, un territoire à contrôler, et ses témoins à neutraliser.
”Si des vidéos qui montrent l’hospitalité des Kabyles vous dérangent…”
De retour en France, le couple publie ses vidéos. Les trois premiers épisodes montrent l’hospitalité kabyle, la beauté des villages, l’émotion des rencontres. Le quatrième révèle l’arrestation et l’expulsion.
La réaction est immédiate et troublante. Sous leurs vidéos kabyles, les commentaires négatifs affluent. “Nous sommes choqués par le nombre de commentaires négatifs et suspicieux”, écrivent-ils en commentaire sur la vidéo. “Nous n’avons pas reçu de commentaires négatifs lorsque nous parlions des Touaregs du Sahara.”
Certains les accusent d’être des espions, d’autres de faire de “la propagande séparatiste”. Des comptes suspects multiplient les messages de haine.
Leur réponse est directe : “Si des vidéos qui montrent l’hospitalité des Kabyles vous dérangent, une seule question nous vient en tête : qu’avez-vous comme problème avec les Kabyles et cette région ?”
Anatomie d’une répression coloniale
L’affaire Léna et Jerry révèle les mécanismes d’une répression systémique. Examinons les faits :
1. Surveillance préventive
- Réseau d’informateurs dans les villages (gardien contacté, homme à l’huile d’olive)
- Suivi probable dès Béjaïa
- “Détails improbables” révélés pendant l’interrogatoire
- Mise sur écoute présumée
2. Absence de base légale
- Aucun motif d’arrestation communiqué
- Pas d’avocat, pas de témoin
- Documents en arabe non traduits
- Refus de copies des procès-verbaux
- Détention sans mandat (48h à l’hôtel)
3. Violations procédurales
- Fouille corporelle irrégulière (Léna oui, Jeremy non)
- Interrogatoires répétés sans garanties
- Signature forcée sous menace
- Fichage sans justification
4. Intimidation systématique
- 15 hommes pour arrêter un couple pacifique
- Escortes multiples (3 voitures vers l’aéroport)
- 15-20 gardes autour de l’hôtel
- Séparation homme/femme tentée
- Privation de communication avec les familles
5. Humiliation psychologique
- Mensonges répétés sur la libération
- Faux espoirs (“C’est bon” sans explication)
- Mépris (“Vous aviez qu’à pas faire de conneries”)
- Enfermement sans explication pendant 48h
- Maintien dans l’incertitude totale
6. Expulsion comme solution finale
- Achat forcé des billets par l’État
- Départ précipité (quelques heures)
- Escorte jusqu’à l’embarquement
- Impossibilité de retour (fichage)
Ces méthodes ne relèvent pas de l’excès de zèle de quelques policiers. Elles révèlent une politique délibérée : contrôler le récit sur la Kabylie, empêcher tout témoignage positif indépendant, traiter ce territoire comme une zone sous occupation.
Le contraste qui dérange
Deux Kabylies coexistent dans le témoignage de Léna et Jerry :
La Kabylie du peuple :
- Hospitalité spontanée, désintéressée, généreuse
- Démocratie millénaire (Tajmaɛt)
- Femmes libres (sport, musique, construction, agriculture)
- Identité préservée (tifinagh, calendrier berbère, yaz)
- Tolérance religieuse (chrétiens, musulmans, non-croyants)
- Solidarité concrète
La Kabylie sous contrôle algérien :
- Surveillance omniprésente
- Réseau d’informateurs
- Arrestations arbitraires
- Détention sans motif légal
- Humiliations systématiques
- Expulsion forcée
Ce contraste est insupportable pour le régime algérien. Il démontre qu’un autre modèle existe, que la Kabylie n’a pas besoin de l’État algérien pour être libre, démocratique, accueillante. Il prouve que les Kabyles sont capables de s’organiser eux-mêmes, de préserver leur identité, de vivre en paix.
C’est précisément ce message que le régime veut étouffer. Pas par des arguments, mais par la force. Pas par le débat, mais par l’intimidation.
Un message à l’opinion internationale
L’histoire de Léna et Jerry n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une politique systématique de répression de tout ce qui, en Kabylie, pourrait inspirer ou témoigner d’une alternative au modèle autoritaire algérien.
Cette affaire est survenue au printemps 2025, soit avant la déclaration d’indépendance de la Kabylie (14 décembre 2025).
Elle prouve que le régime algérien traitait déjà la Kabylie comme un territoire ennemi, surveillait déjà ses visiteurs, réprimait déjà ses témoins.
Pour l’opinion internationale, cette affaire soulève des questions essentielles :
Quel régime surveille ainsi ses propres citoyens ? Un réseau d’informateurs dans les villages, des contacts préventifs avec les hébergeurs, des suivis de touristes pacifiques : ce sont les méthodes d’un État policier, pas d’une démocratie.
Quel État arrête et expulse des témoins de l’hospitalité de son peuple ? Si la Kabylie était vraiment une “partie intégrante de l’Algérie”, pourquoi réprimer ceux qui montrent sa beauté ?
Quel gouvernement craint-il à ce point la vérité ? Léna et Jerry n’ont filmé que ce qu’ils ont vu : des gens accueillants, une culture vivante, une démocratie locale fonctionnelle. Si cela constitue une menace, c’est que le régime lui-même se sait illégitime.
”Malgré tout, impossible d’oublier”
Plusieurs mois après leur expulsion, Léna et Jerry maintiennent leur témoignage. “Malgré cette expérience, impossible d’oublier tous les moments d’humanité, d’hospitalité et de partage”, écrivent-ils. “Ce sont eux que nous racontons et raconterons à nos proches, à nos familles et à nos futurs enfants.”
Ce témoignage dérange. Il dérange parce qu’il est sincère, documenté, émotionnel. Il dérange parce qu’il montre une Kabylie que le régime algérien voudrait invisible : libre, accueillante, démocratique.
Il dérange parce qu’il pose une question simple : si le peuple kabyle est à ce point exceptionnel, pourquoi l’État qui prétend le représenter a-t-il besoin de réprimer ceux qui en témoignent ?
La réponse est dans le contraste même. Entre le peuple et l’État. Entre l’hospitalité et la surveillance. Entre la liberté et le contrôle. Entre la Kabylie réelle et l’Algérie imaginaire.
Léna et Jerry voulaient simplement voyager et partager. Ils sont devenus, malgré eux, les témoins d’une colonisation qui ne dit pas son nom.
Sources et témoignages vidéo
Vidéos de Léna et Jerry sur leur voyage en Kabylie :
- Ce qu’ils ont fait pour nous est inimaginable ! Kabylie, ALGÉRIE 🇩🇿
- ALGÉRIE 🇩🇿 : Premier village en KABYLIE et déjà des LARMES
- POURQUOI ON EST TOMBÉ AMOUREUX DE L’ALGÉRIE 🇩🇿?
- ALGÉRIE 🇩🇿 : Ça fini BRUTALEMENT (arrestation et détention)
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